Choisir des variétés anciennes ou bien faire ses semences maison fait aussi partie des bonnes pratiques dans un jardin écologique.
Beaucoup de semences et de plants vendus en jardinerie, sont des hybrides F1. Ces hybrides ne permettent pas d’obtenir des plantes tout à fait semblables à celles dont ils sont issus. En effet, soit les graines sont stériles, soit on obtient des plantes très différentes de la plante mère.
Les hybrides F1
Les enjeux de ces hybrides sont importants. Certes, ils permettent d’avoir des plantes qui poussent plus vite et sont un peu plus productives. Mais, ils obligent le jardinier (ou l’agriculteur) à racheter des graines tous les ans. Pourquoi pas me direz-vous ?
Alors je vous répondrai tout simplement que les hybrides F1 participent à l’appropriation du vivant par quelques groupes producteurs de semences. Ces groupes n’ont d’autres objectifs que de contrôler l’ensemble de la production alimentaire dans le monde. Ils déposent des brevets et des COV (certificats d’obtention végétale) sur chaque nouvel hybride créé. Ainsi, peu à peu, ils prennent le pouvoir sur le vivant qui devient leur propriété.
L’appropriation du vivant
Aujourd’hui, on ne peut pas semer ce qu’on veut. Pour être cultivées, les plantes doivent être inscrites au catalogue officiel des semences. Il est interdit de vendre des graines non inscrites. Et qui décide de ce qu’il y a dans le catalogue ? Le GNIS, le Groupement National des Interprofessionnel des Semences et des plants. Ce sont donc les grands groupes producteurs de semences qui décident de ce qui est autorisé à la vente et à la culture et de ce qui ne l’est pas. Ainsi, aujourd’hui, quelques semenciers produisent 90% des semences autorisées dans le catalogue officiel. En Europe, les plus importants sont Bayer, Syngenta et Limagrain.
Voici ci-dessous une vidéo du chef cuisinier Olivier Roellinger qui explique bien le problème que pose ce catalogue.
Trois multinationales semencières détiennent à ce jour 50% de la production mondiale des semences (Syngenta, Monsanto et Dupont-Pioneer). Dix entreprises contrôlent 75% des semences mondiales. Ces chiffres sont inquiétants car ils témoignent du danger que représente ces entreprises. En s’appropriant les graines, elles s’approprient l’alimentation. Sans autre choix que d’acheter les graines, les paysans comme les jardiniers amateurs du monde entier deviennent captifs.
Délivré, libéré…
Produire ses graines et ses plants, c’est se libérer du joug que veulent imposer ces multinationales. C’est aussi reprendre en mains son alimentation. C’est aussi et surtout, renouer avec le fil de générations de paysans et de jardiniers qui ont élaboré au cours des siècles, une multitudes de semences, parfaitement adaptées à leurs terroirs et à ses conditions climatiques. Car face au déferlement des hybrides F1, les variétés anciennes et traditionnelles reculent. la biodiversité des plantes cultivées et en danger.
Les variétés anciennes
Par variétés anciennes, ou semences paysannes, on entend les variétés qui ne sont pas des hybrides F1. Ce sont des variétés qui ont fait leurs preuves. Peut-être ne poussent -elles pas aussi bien que les hybrides (quoi que ), mais on peut au moins les reproduire fidèlement.
Alors chaque fois que vous le pouvez, faites vos graines ou choisissez-en qui ne soient pas des hybrides F1.
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