Petite histoire de la pomme

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Cette petite histoire de la pomme va probablement vous surprendre. Le pommier, cet arbre si courant de nos paysages a une longue histoire, une bien longue histoire. En effet, le pommier n’est pas du tout originaire d’Europe, mais d’Asie Centrale, du Kazakhstan à la Chine de l’ouest. Il serait apparu dans cette région il y a 50 millions d’années. Voilà donc une gourmandise fort ancienne, vous en conviendrez ! Et c’est dans cette lointaine région que les hommes l’ont cultivé pour la première fois. Cette espèce des origines a pour nom Malus sieversii. D’ailleurs, le nom de l’ancienne capitale de ce qui est aujourd’hui le Kazakhstan, Almaty, signifie « Pommier des montagnes ».

La culture du pommier remonte à plusieurs millénaires avant notre ère. Pourtant, on trouve des traces de pommes en Europe 4000 ans avant JC, ce qui signifie que les hommes l’ont importé d’Asie Centrale il y a très, très longtemps. Ce sont en effet ces lointains voyageurs qui auraient disséminé le pommier en laissant de-ci de-là des pépins… dans leurs selles ! Cela dit, il est probable que les ours, les sangliers et autres gourmands ont aussi fortement contriblué à sa dissémination.

Un fruit irrésistible

C’est bien parce que la pomme était délicieuse qu’on a cultivé le pommier depuis si longtemps. Au cours de la culture, cet arbre s’est diversifié, il a muté pour donner toutes les variétés que nous connaissons aujourd’hui. En effet, Malus sieversii connaissait une forte variabilité génétique naturelle. Différents arbres de cette même espèce pouvaient donner des fruits petits et immangeables alors que d’autres pouvaient donner des fruits presque semblables à ceux d’aujourd’hui. Les hommes d’alors ont su sélectionner les meilleurs arbres, contribuant ainsi à l’essor de ce fruitier. 2000 ans avant JC, on le cultivait dans tout l’est de du bassin méditerranéen, en Egypte notamment. Mais les grecs ont aussi fortement contribué à sa dispersion. Celtes et romains ne furent pas en reste. Pour les celtes, le pommier était un arbre sacré. En celte, « pomme » se dit « aval » (comme en breton d’ailleurs). De là vient le nom de l’île sacrée d’Avallon, « l’île des pommiers », haut lieu de la légende arthurienne.  Mais en France, c’est à partir du VIII ème siècle que la culture du pommier s’intensifie de manière importante, notamment en Normandie.

Au XIXème siècle, on comptait déjà près de 600 variétés. Aujourd’hui, on est à plusieurs milliers, certains allant même à dire qu’on atteindrait les 20 000 sur l’ensemble de la planète ! Car la pomme a conquis tous les continents, et la sélection variétale a permis de créer des milliers de nouvelles variétés partout sur la surface du globe où le climat permet sa culture.

Le fruit défendu

Quant au fruit défendu croqué par Adam dans la Bible, on pourrait croire qu’il participe activement à cette histoire de la pomme. Et bien pas du tout ! Tout le monde s’accorde à dire que la pomme n’est pour rien dans cette histoire ! En effet, le fruit de l’arbre défendu croqué par Adam serait plus probablement une figue, voire même un cédrat ! Mais le nom précis du fruit défendu n’est pas mentionné dans la bible, on y parle juste de « fruit ». Mais comme en latin « fruit » se dit « pomum », il est probable que la confusion avec la pomme soit apparue au moment de la traduction du texte dans les diverses langues romanes. Le fruit le plus cultivé en occident étant la pomme, c’était un peu le fruit des fruits, « pomum » est donc devenu « pomme ». Il était par conséquent logique de considérer que le « fruit » dont parlait la Bible était une pomme alors qu’en latin, la pomme se dit « malus ». On a bien eu là un glissement de sens, ce qui explique la confusion…

En France

La pomme est le fruit le plus consommé en France. En gros, on en cultive 25 variétés pour la consommation courante. Il y a les pommes acides, qu’on utilise principalement pour le cidre, les pommes à cuire, adaptées à la cuisson, pour faire des compotes. En enfin, il y a les pommes à couteaux, ou pommes de table. Elles sont aujourd’hui les plus courantes. La diversité des pommes est presque infinie et il y en a pour tous les goûts. Cette diversité ne s’arrête pas au goût, mais aussi aux périodes de maturité des fruits. Il y a en effet les pommes d’été, mûres entre juillet et septembre, les pommes d’automne qui vont se conserver jusqu’en décembre, puis les pommes de garde, qui vont mûrir tranquillement durant l’hiver et qu’on pourra croquer pour certaines jusqu’en avril.

Voilà pour cette petite histoire de la pomme, (très résumée), un fruit qui a su conquérir le monde !

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Jardinier passionné ! Ancien maraîcher, animateur et formateur en agroécologie et permaculture depuis bientôt 15 ans, j’interviens de la crèche à la maison de retraite pour vous faire partager ma passion du végétal. Pour en savoir plus, allez dans la rubrique « à propos » sur la page d’accueil.

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