Permaculture et agroécologie sont des mots à la mode, mais ils ne sont pas toujours bien compris. En effet, pour de très nombreuses personnes, la différence entre les deux est assez vague… s’ils considèrent seulement qu’il puisse y en avoir une.
Essayons alors d’y voir plus clair. Sur le schéma ci-contre, on a un aperçu des champs que recouvrent l’agroécologie. Elle est à la croisée du respect de l’environnement, de l’économie et du respect de l’humain. Elle se différencie en cela de la culture biologique (label bio) qui s’avère bien moins respectueuse de l’environnement qu’on ne l’imagine. “Biologique” ne signifie pas “écologique.”
L’agroécologie, c’est quoi ?
C’est un ensemble de pratiques agricoles, mais aussi une vraie philosophie de vie qui met à égalité les plans environnementaux, sociaux et économiques.
Elle est respectueuse de l’environnement
Dans la pratique agroécologique, on mettra l’accent sur un travail du sol qui n’en bouleverse pas la structure. La fertilisation se fera essentiellement par apport de matières organiques. Cela boostera et favorisera sa biodiversité. Cette dernière sera d’ailleurs respectée et sauvegardée tant au niveau de la faune et de la flore sauvage qu’au niveau des plantes cultivées. On reboisera et on plantera des haies, pour favoriser la biodiversité et pour lutter contre l’érosion. Enfin, on choisira des variétés adaptées au lieu et au climat, afin d’économiser l’eau et d’optimiser son usage.
Elle est économiquement performante
Pour être économiquement performante, l’agroécologie vise à la réduction maximale des intrants (comme l’énergie fossile, en favorisant la traction animale pour exemple). Cela implique de repenser complètement l’usage des transports et favorise donc la relocalisation de l’économie.
Elle est porteuse de développement humain
L’agroécologie fait la part belle à la réhabilitation des savoir-faire traditionnels. Elle vise aussi à redonner leur place aux paysans et à créer et renforcer les liens sociaux. Une production locale et respectueuse de l’environnement, c’est aussi une production de qualité qui favorise une meilleure santé.
Agroécologie et culture bio
La mise en pratique d’un certain nombre de ces points différencie l’agroécologie de l’agriculture biologique. Par exemple, des cultures inadaptées à la zone climatique, et qui nécessitent de très nombreux arrosages, peuvent se voir attribué le label “bio” si tous les autres critères du cahier des charges de l’agriculture bio sont respectés. Ce sera de la culture bio, mais sûrement pas agroécologique. Des fruits ou des légumes, même s’ils sont cultivés en bio, ne pourront pas être considérés “agroécologiques” s’ils ont fait des milliers de kilomètres pour arriver dans votre assiette.
Et la permaculture alors ?
Le champ d’action de la permaculture est beaucoup plus vaste. Pour beaucoup, elle se limite à la culture des fruits et des légumes, d’où la confusion avec l’agroécologie. La permaculture va bien sûr prendre en compte tous les principes de l’agroécologie évoqués ci-dessus, mais c’est son principe organisateur, le design, qui va permettre de les organiser en un tout cohérent. L’objectif du design, c’est de créer des écosystèmes complets, résilients et productifs. Et ce design, (ou méthode de conception si vous préférez), intègre l’habitat, les transports et l’humain pris dans sa globalité. On entend par globalité de l’humain, la santé, la spiritualité, l’éducation, le mode de gouvernance etc.
La permaculture, c’est avant tout un outil de conception et une approche globale du monde. Son objectif est de créer un monde vivable, en harmonie avec la Terre et tous ses habitants. On peut avoir des pratiques agroécologiques sans être passé par la permaculture. En revanche, la permaculture intègre toujours les principes de l’agroécologie dans la conception de jardin, où de zones de productions alimentaires.
Laisser un commentaire