La gestion différenciée est une méthode de gestion écologique des espaces verts urbains. Elle permet d’adapter la gestion à l’usage des lieux. En effet, avec la gestion différenciée, les espaces verts ne sont plus gérer de la même façon dans toute la ville. Ainsi, pour chaque espace identifié et différencié selon son usage, sa localisation, on adopte un mode de gestion spécifique.
Mais, le point le plus important, c’est que ce mode de gestion prend obligatoirement en compte l’écologie, même dans les massifs ornementaux les plus élaborés. Car bien sûr, il peut y avoir des massifs très ornementaux. En aucun cas, plus d’écologie ne signifie le retour à un état où on laisserait la nature reprendre ses droits.
Avec la gestion différenciée, on fait revenir l’écologie au cœur des pratiques, tout en entretenant la ville.
Les objectifs de la gestion différenciée
On appelle parfois la gestion différenciée, “gestion harmonique des espaces verts”, ou “gestion raisonnée durable des espaces verts”. Elle a pour principaux objectifs de :
- restaurer, gérer et préserver la biodiversité. Le jardinier revient à une pratique plus naturelle de son métier. En effet, le mode de gestion “classique ” l’a enfermé dans le rôle d’un simple “agent d’entretien”. Il intervient sur les végétaux sans trop se poser de question sur l’impact réel de sa pratique. Avec la gestion différenciée, il intervient avec raison et à bon escient.
Dans un cadre de gestion harmonique, l’agent redevient un jardinier, mais aussi un développeur de biodiversité. Ainsi, on va chercher à recréer des écosystèmes partout où c’est possible, même en utilisant des plantes ornementales ou exotiques. Pour chaque espace végétalisé, on va se demander comment on va pouvoir recréer ces écosystèmes, comment on va pouvoir développer de la biodiversité. Cela pourra être un travail sur l’écosystème du sol ou sur un mélange de plantes horticoles et de plantes sauvages…
- Améliorer le cadre de vie, sensibiliser. La gestion différenciée permet d’améliorer le cadre de vie des habitants. En diversifiant les espèces, en éliminant les produits phytopharmaceutiques, la nature revient vite… Bien sûr, cela permet aussi d’améliorer le cadre de travail des jardiniers. C’est aussi l’occasion de recréer un dialogue entre les habitants et les jardiniers. En effet, certaines techniques peuvent dérouter les habitants. Il convient donc de pouvoir leur expliquer les raisons qui ont amené à mettre en place cette technique. Par exemple, la tonte ne sera plus systématique partout. De zones pourront être laissées pour que revienne des insectes, des oiseaux et qui s’y épanouisse une riche biodiversité. Ces zones ne sont pas laissées à l’abandon comme pourraient le croire les habitants au premier regard. Mais tout ça, il faut donc pouvoir le leur expliquer… La communication est donc très importante quand on met en place ce type de gestion.
“Entretenir autant que nécessaire, mais aussi peu que possible”
Les espaces verts de la ville vont donc être différenciés en fonction de leurs usages. Très fleuris dans certains endroits, plus sauvages dans d’autres… Les espèces vont être sélectionnées selon leur résistance à la sécheresse, au soleil, à l’ombre. On va planter des massifs de vivaces solides, plutôt que des annuelles, on va utiliser les paillages, ne plus faire de taille systématique de tous les arbustes, etc. “Entretenir autant que nécessaire, mais aussi peu que possible”, c’est le credo de la gestion différenciée des espaces verts.