Cultiver le yacon

Yacon, feuillage
Yacon, un feuillage exubérant

Cultiver le yacon est simple comme bonjour. Cette plante, aussi appelée “poire de terre”, porte le nom scientifique de Smallanthus sonchifolius. Nous conviendrons ensemble que “yacon” ou “poire de terre” seront des noms plus faciles à retenir. Le yacon est originaire d’Amérique du Sud et fait partie de la famille des astéracées. Plusieurs choses nous intéressent dans cette plante : son aspect général et ses tubercules. En effet, par son aspect, on peut tout à fait le cultiver au jardin d’ornement où son feuillage très exotique et original ne passera pas inaperçu. Il atteint 1m70 (et même davantage) en fin de saison, avec des feuilles vraiment énormes. Ses tubercules sont aussi très intéressants parce qu’ils sont comestibles et plutôt très bons. Voyons tout ça en détail.

La culture

Cultiver le yacon, ce n’est vraiment pas compliqué. Ici, au jardin Tropiques en Seine, nous l’avons testé à plusieurs exposition. En plein soleil, il pousse, mais reste petit et la récolte de tubercules est faible. De plus, il souffre vraiment lors des étés chauds et secs et il faut l’arroser beaucoup pour le maintenir. En situation ombragée en revanche, son comportement est tout autre. Là, il atteint en une saison des dimensions impressionnantes. En plus, il y demande nettement moins d’arrosage. L’idéal, c’est le soleil le matin et de l’ombre aux heures les plus chaudes. Il aime bien les sols profonds, enrichis de compost. En effet, dans des sols riches et qui gardent la fraîcheur en profondeur, ses gros tubercules peuvent se développer à leur aise. Un bon paillage tout au long de l’année est encore plus apprécié. Il ne semble pas avoir d’ennemis à part les mulots qui adorent ses tubercules charnus.

Concernant la rusticité, je n’en ai jamais perdu une souche en hiver. Même si les mulots mangent les tubercules, la partie haute à laquelle ils ne touchent pas suffit à régénérer la plante. Un paillage hivernal et le tour est joué ! Je dirai que la rusticité du yacon est proche de celle du dahlia. Partout où vous pouvez le laisser en terre, vous pouvez laisser le yacon terre. Rusticité donnée par la littérature : -10°C.

La récolte

Tubercules de yacon, récolte sur un seul petit pied

Dans l’idéal, il faudrait attendre un petit coup de gelée avant de récolter. Ce petit coup de froid augmente la teneur en sucre des tubercules. Mais voilà, les gelées arrivent de plus en plus tard, souvent vers fin novembre, voire décembre. D’ici le coup de froid, les mulots ont largement le temps de tout dévorer ! Donc, ici nous le récoltons courant octobre, ce qui est parfois encore trop tard pour sauver toute la récolte. Si donc votre jardin est susceptible d’accueillir des mulots, méfiance ! Dès qu’apparaissent des petits trous au niveau de la souche, c’est que les mulots sont à l’œuvre, alors récoltez !

Les tubercules ressemblent à ceux des dahlias. Il y a deux parties dans la souche. Les gros tubercules, qui se récoltent, et une partie toute bosselée au dessus des tubercules (voir photo en bas de l’article). C’est cette partie qui assure le redémarrage des souches. Après la récolte, soit vous remettez cette partie dans le sol, soit vous la garder en pot, dans du terreau ou de la terre, pour la replantez au printemps suivant. Je procède des deux façons, j’en laisse en terre et j’en garde en pot pour les replantez un peu partout dans le jardin. Si les conditions lui plaisent, le yacon est très productif.

Comment le manger ?

Les tubercules du yacon se consomment crus ou cuits. Crus, on les mange comme un fruit, sa saveur rappelant la poire, un peu le melon disent certains. Personnellement, je trouve que c’est franchement la poire. La chair est très croquante et juteuse. Ils sont excellents en salade de fruits, avec des fruits de saison, comme la pomme, le feijoa.

Cuits, on le consomme comme la pomme de terre.  A la vapeur, la peau s’enlève très facilement. Mais contrairement à la pomme de terre, son index glycémique est très faible, malgré le goût sucré. On peut conserver les tubercules dans du sable, du terreau légèrement humide, de la terre, à l’obscurité et au frais.  On pourra les consommer au fur et à meure des besoins, durant l’hiver.

Partie haute de la souche, ne se mange pas mais sert à reproduire la plante
Hivernage des parties hautes de la souche. Rempotées, un arrosage puis stockage en hors gel sans arrosage jusqu’au printemps.

Il existe des variétés à chair blanche et d’autres à chair rouge. Pour l’instant, ici nous ne cultivons que la blanche, donc je ne peux vous dire si la rouge a un goût différent.

Cultiver le yacon est donc très simple, puisqu’on le cultive comme les dahlias. Et si vous n’avez pas envie de le manger, vous pouvez le laisser en terre, et l’utiliser comme une magnifique plante ornementale. Son feuillage exubérant ne passera pas inaperçu. Sinon, c’est une plante alimentaire vraiment intéressante, bien plus simple à cultiver que la pomme de terre et très productive.

Laurent Lafaille
Suivre Laurent:

Jardinier passionné ! Ancien maraîcher, animateur et formateur en agroécologie et permaculture depuis bientôt 15 ans, j’interviens de la crèche à la maison de retraite pour vous faire partager ma passion du végétal. Pour en savoir plus, allez dans la rubrique « à propos » sur la page d’accueil.

Laurent Lafaille
Articles récents de

Laisser un commentaire