Un jardin fleuri toute l’année

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Hamamélis
Hamamélis, en février

Qui n’a jamais rêvé d’avoir un jardin fleuri toute l’année ? Même en Île de France, on peut avoir des fleurs en quantité pendant au moins 9 mois de l’année. Et si l’hiver n’est pas trop rude, on peut aussi avoir des fleurs pendant la mauvaise saison. Bien sûr, l’hiver ne sera jamais aussi fleuri que le printemps ou l’été, mais en choisissant bien ses plantes, on peut avoir la joie d’en voir s’épanouir au cœur de la saison froide. Voyons un peu ça…

Mais avant de partir dans notre exploration végétale, une précision. Cet article ne concerne pas les régions les plus douces de métropole comme la côte Méditerranéenne ou Atlantique, où on peut voir fleurir des mimosas ou d’autres exotiques. Non, il s’agit ici d’un partage d’expérience issu d’un jardin dans le sud est de la Seine et Marne, en Île de France, où le climat peut être assez contrasté et parfois rude en hiver. Cette précision étant faite, c’est parti pour un jardin fleuri toute l’année ou presque ! Autre précision : cet article est loin, très loin d’être exhaustif.

L’hiver et le printemps

Décembre, janvier, février et mars

Ici, dès la fin janvier, les perce neige commencent à pointer le bout de leur nez un peu partout dans le jardin. Ils s’épanouissent tout le mois de février avec les crocus, les narcisses (en situation bien exposée). En effet, nous avons planté des narcisses un peu partout et selon les emplacements, nous avons les premières fleurs dès la dernière semaine de janvier. L’emplacement idéal pour cela, c’est une exposition plein sud. Ces plantes sont très faciles à trouver et une fois en place, elles se naturalisent assez facilement. 

Vivaces plus rares

Les fleurs du trachystémon s’épanouissent fin février. Elles sont superbes en sous bois, avec les jonquilles et les perce neige. On a aussi les hellébores qui fleurissent à cette saison. Ici, Il n’est pas rare qu’elles commencent à fleurir dès le mois de décembre. Il en existe de nombreuses variétés dont la floraison va, en gros de décembre pour les plus hâtives à mars. Ces plantes préféreront les situations plutôt mi-ombragées. Les bruyères d’hiver colorent le jardin dès le mois de décembre pour certaines, jusqu’en mars. Pour elles, plus tolérantes que les hellébores, l’exposition pourra être de mi-ombragée à ensoleillée. Attention cependant, ici le soleil brûlant des derniers étés en a décimé quelques unes, donc, soleil oui, mais pas aux heures les plus chaudes.

Pour les situations très chaudes, il y a l’iris d’Alger, (Iris unguicularis). Cet iris aime le soleil et le sec. Ce sont les étés bien secs qui garantissent sa longue et abondante floraison, de décembre à février. Idéal donc pour un jardin sec ou le long d’un mur plein sud.

Mahonia « Charity », en décembre
Les arbustes

Rajoutons à cette première sélection quelques arbustes : le chèvrefeuille d’hiver (Lonicera fragrantissima), le sarcoccoca, le mahonia Charity et vous aurez de quoi créer des zones très sympa en plein hiver. Le mahonia Charity fleurit de décembre à mi-janvier. Si l’hiver est doux, le chèvrefeuille d’hiver fleurira de décembre à début mars, voire mi-mars. S’il y a un coup de froid, il s’arrête et reprend sa floraison dès le redoux. Sa floraison est très odorante. Le sarcoccoca fleurit lui aussi en hiver, de janvier à février. Ces petites fleurs très nombreuses sont aussi très odorantes. Citons également les hamamélis et les chimonanthus.

Avril, mai et juin

Et puis dès qu’arrive le mois de mars, vous avez les gros régiments qui arrivent : les narcisses encore, les pensées, les muscaris, les jacinthes, les primevères, les tulipes, les ancolies, les juliennes des jardins… je ne m’attarderai pas sur ces floraisons si courantes, fleurir son jardin au printemps étant extrêmement facile tant le choix est vaste… Vous pouvez voir que déjà, il y a de quoi avoir un jardin fleuri de décembre à juin, sans trop de problème.

L’été

Juillet,  août et septembre

L’été s’annonce généralement avec la fin des floraisons des hémérocalles commencée en avril/mai. Il en existe cependant des dizaines de variétés dont certaines fleurissent jusqu’en juillet. A vous de faire votre sélection auprès des professionnels. Mais il faut noter qu’il arrive souvent qu’en fin juin, début juillet, il y ait une baisse des floraisons. Les floraisons printanières se sont éteintes et les floraisons estivales ne sont pas encore installées. D’ailleurs, dans beaucoup de jardins, l’été n’est pas la saison la plus fleurie. Pourtant, quelques vivaces assurent un chatoyant spectacle. Citons notamment les lis des Incas (Alstroémerias) qui commencent à fleurir en mai et ne s’arrêtent qu’à la fin de l’été. Là aussi, il en existe de très nombreuses variétés. Tout aussi précoce et longtemps florifère, le fuchsia du Cap est une merveille (Phygelius capensis). Ce gros buisson commence à fleurir en mai pour ne s’arrêter qu’en octobre.

Agapanthe

Pour un jardin fleuri en été, les exotiques assurent le spectacle. Il y a les classiques et les moins connues. Commençons par les moins connues.

Les  moins connues ou peu utilisées : 
  • Les eucomis :  encore appelés plantes ananas, les eucomis sont de superbes plantes. Il en existe des petites, des grandes, des géantes. Leur floraison survient en plein été et leurs hampes florales restent décoratives jusqu’à l’automne.
  • Les hédychiums : qu’on appelle aussi gingembres à fleurs, ils sont méconnus, quel dommage ! Un article leur est consacré ici.
  • Les alstroémérias : cités plus haut, il y a parmi ces plantes des cultivars particulièrement rustiques et florifères (Louet, Saturne, Layon…). Si les lis des Incas sont bien connus dans les bouquets, il n’est pas si fréquent de les voir dans les jardins, car beaucoup pensent qu’ils ne sont pas rustiques. Là aussi, il y a des rusticités différentes selon les cultivars, ouvrez l’œil !
  • Les agapanthes : les agapanthes sont rares en pleine terre dans les jardins du nord, sauf dans les zones les plus douces. C’est dû au fait que beaucoup ignorent qu’il y a des agapanthes caduques (et bien rustiques), et des agapanthes persistantes (bien moins rustiques). Il est rare que les jardineries fassent la différence, et le plus souvent, ce sont les grosses agapanthes à feuillage persistant qu’on trouve à la vente. Elles sont beaucoup plus spectaculaires, il est vrai…
Les classiques
  • Les cannas : il en existe à grosses fleurs et à petites fleurs. Certains n’aiment pas les variétés à grosses fleurs, trop voyantes. Personnellement je préfère celles à petites fleurs, plus exotiques et plus facile à harmoniser au jardin. De nombreuses variétés sont parfaitement rustiques et reviennent tous les ans, même après de vigoureux hivers. Ils assurent le spectacle de juillet à début octobre, voire plus loin. Ce sont parfois les premières gelées qui stoppent leurs floraisons.
  • Les fuchsias :  bien connus, on sait moins qu’il en existe de très nombreuses espèces et variétés, dont certaines résistent parfaitement à nos hivers. 

N’oublions pas d’ajouter à cette liste les dahlias, les glaïeuls, les bégonias et voilà un été somptueux ! Les dahlias sont assez rustiques une fois bien installés. Sous un bon paillage, ils passent ici les hivers les plus rudes et reviennent fidèlement tous les printemps. Idem pour les glaïeuls, finalement assez solides. Finie la corvée du déterrage et de l’hivernage en cave, tout reste en pleine terre ! Quant aux bégonias, je ne plante que des variétés bien rustiques, qui reviennent tous les ans  : les begonias grandis, en blanc et en rose.

Camélia d’automne

Automne et hiver

Septembre, octobre, novembre, décembre

Nous voici en fin de saison, et les floraisons se poursuivent au jardin fleuri. Bien sûr, il y a les asters, qui commencent à fleurir en été et dont la floraison se poursuit parfois jusqu’en octobre. Le cycle va bientôt se boucler. En automne commence à fleurir les camélias d’automne comme Camelia sassanqua et Camelia sinensis (le théier). Moins connus que les classiques Camelia japonica, (les camélias de jardin) ces deux camélias méritent qu’on s’intéressent à eux. D’abord, l C. sassanqua est souvent assez parfumé. Le théier, lui, comme son nom l’indique permet de récolter son propre thé. Il pousse très bien et contre toute attente, s’avère assez rustique.

Voilà donc une première petite liste pour bien fleurir votre jardin une bonne partie de l’année et comme vous pouvez le voir, il  a de quoi faire. A vous de jouer !

Suivre Laurent:

Jardinier passionné ! Ancien maraîcher, animateur et formateur en agroécologie et permaculture depuis bientôt 15 ans, j’interviens de la crèche à la maison de retraite pour vous faire partager ma passion du végétal. Pour en savoir plus, allez dans la rubrique « à propos » sur la page d’accueil.

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