Ah, les roscoés ! Vous connaissez ? Non ? Et bien dans cet article, je vais vous les faire découvrir. Ils font partie de mes plantes favorites. Les roscoés sont de petites plantes himalayennes, magnifiques mais très rares dans les jardins. Pourtant, ils sont vraiment bien rustiques et poussent volontiers dans le nord de la France. On les appelle aussi gingembre-orchidées. Pourquoi ? Parce que la fleur rappelle les orchidées, et que c’est une plante de la famille du gingembre. Ce sont vraiment de petites plantes faciles, solides, fidèles.
La plante
Le roscoé fait partie de la famille des zingibéracées dont il a le petit côté indéniablement exotique. C’est une plante pas très grande, qui ne dépassent pas 30 à 60 cm de hauteur, parfois un peu moins ou un peu plus selon les espèces et les variétés.
Ici, au Jardin d’épices, nous en cultivons six : R. auriculata, R. purpurea, R. beesiana, R. “Spice Island”, R. “Peacock Eyes” et R. “Cinnamon Stick”. Les coloris vont du jaune pale / blanc au bleu / mauve en passant par le rose. Sachez cependant qu’il en existe une variété rouge “Red Gurkha”, qui devrait bientôt arriver au jardin. Les tiges ou les feuilles , sont parfois aussi bien colorées, comme c’est le cas pour “Spice Island” ou “Cinnamon Stick”. Si les roscoés sont rares dans les jardins, comme dans les jardineries, on les trouve sans problème chez de nombreux pépiniéristes qui vendent sur le net. Vous n’aurez pas de mal à les trouver mais attention, ils commencent à être connus et sont souvent en rupture de stock.
Comment les cultiver
Rien n’est plus simple, dès lors qu’on leur donne ce dont ils ont besoin : une situation mi-ombragée et une terre riche et bien drainée. Dans leur milieu d’origine, ce sont des plantes de lisières ou de sous-bois clairs, voire de prairies d’altitude. Ils poussent assez haut dans l’Himalaya, dans une aire qui va du Népal, à l’Inde et à la Chine. C’est de là qu’ils tiennent leur excellente rusticité, donnée pour -15 à -20°C. Dès que l’automne arrive, le feuillage sèche et la plante entre en repos. Elle peut dès lors supporter les grands froids, bien endormie dans la terre. Elle n’en resurgira qu’au printemps, parfois assez tardivement, en avril ou début mai.
Nous les avons ici depuis des années, presque 20 ans pour certains et ils ont passé les hivers les plus froids sans faiblir. Jamais le froid n’a été un problème. On ne peut pas en dire autant des étés, qui les ont parfois grillé. Ils s’en sont remis, mais je les ai tous changés de place au moins une fois, pour qu’ils ne soient plus exposés au soleil aux heures les plus chaudes. Abritez les du soleil par des cannas, des hédychiums, des arbustes, des bâtiments, peu importe, du moment qu’ils ne soient pas exposés au soleil brûlant. Pour le reste, un sol bien enrichi en compost tous les ans, un bon paillage et une terre qui draine bien en hiver et le tour est joué.
La floraison
Les roscoés fleurissent tout l’été, c’est à dire en gros, de juin à septembre. Pour cela une condition quand même : pas de sécheresse ! Cette dernière en effet raccourcie la floraison mais ça, vous vous en doutiez, c’est valable pour beaucoup de plantes. Les variétés botaniques ont tendance à avoir une floraison plus courte. Les variétés horticoles, elles, fleurissent vraiment longtemps. C’est le cas ici pour “Spice Island” et “Cinnamon Stick” qui fleurissent quasiment jusqu’en milieu d’automne. En 2023, “Cinnamon Stick” a fleuri de fin juin à mi-octobre, sans interruption.
Voilà donc des petites plantes faciles, originales, pas si compliquées à trouver pour des expositions mi-ombragées. Elles ont un aspect exotique mais leur petite taille permet de les intégrer facilement dans des massif plus conventionnels, avec des hostas, des fougères… Les roscoés méritent vraiment d’être plus connus et plus cultivés, qu’en pensez-vous ? Il en existe une bonne vingtaine d’espèces et de variétés, il ne vous reste plus qu’à trouver celle qui vous convient.
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