Les agapanthes

Les agapanthes sont des plantes merveilleuses. S’il y a bien une plante qui évoque le sud, la Bretagne et les vacances, c’est bien celle-là. Avec ses fleurs bleues ou blanches, elle vous transporte. Pour moi, elle évoque le Portugal. Dès que je vois une agapanthe, je pense tout de suite à Madère et à ses routes ourlées de somptueuses boules bleues ou blanches. Dans le nord de la France, à part près des côtes, il est assez rare de les voir autrement qu’en pot. Il y a une raison à ça, beaucoup de gens ignorent qu’il existe deux grands types d’agapanthes, les persistantes (semi-rustiques) et les caduques (bien rustiques).

La plante

Les agapanthes sont originaires d’Afrique du sud et de l’est. On les trouve parfois sous l’appellation de “lis du Nil” ou de “tubéreuse bleue”. Son nom vient du grec “agapé” qui signifie “amour ” et anthos qui signifie “fleur”. L’agapanthe, c’est donc la fleur d’amour. Que des noms bien sympathiques ! 

  • Les persistantes, souvent issues d’ Agapanthus umbellatus (africanus) : c’est la plus fréquente dans les régions de climat doux. Elle est persistante et très moyennement rustique (-5 à -8°C). Sans protection hivernale, on la perd facilement en Île de France, à moins qu’elle ne soit hivernée en pot, ou plantée dans un endroit bien protégée. Il en existe de nombreuses variétés horticoles.
  • Les caduques, dont les feuilles jaunissent et disparaissent à l’automne. La variété la plus rustique, c’est Headbourne hybrids, qui tient jusqu’à -15°C. Je la cultive depuis plus de 20 ans, sans aucun problème. Elle revient fidèlement tous les ans. Dans cette catégorie, le gros bataillon a une rusticité allant de -9 à -12°C. Là aussi, il en existe de très nombreux cultivars. 

En fait, tout n’est pas si simple avec les agapanthes. Il faut être particulièrement vigilant selon la région et l’endroit où on veut les cultiver. Dans les climats doux, cela ne pose aucun problème, le choix est vaste et vous pouvez quasiment toutes les cultiver. Dans les autres régions, il faut bien se renseigner et il n’est pas évident de connaître la rusticité réelle de ce qu’on achète, en jardinerie notamment. Idem pour la taille, des petites à 40cm de haut aux géantes à 1,10m de haut, le choix est aussi très vaste. Première chose à faire donc : bien se renseigner pour éviter les désillusions !

Agapanthe Glacier Stream

Comment les cultiver ?

Un sol riche et bien drainé, au soleil, c’est tout ce qu’elles demandent. Si le soleil vient à manquer, elles sont beaucoup moins florifères. J’ai pu remarquer qu’elles apprécient particulièrement une bonne rasade de compost au printemps. Pour les variétés rustiques, elles se plantent dans les massifs de vivaces où elles finissent par former de grosses touffes. Ici, il y en a même quelques unes qui arrivent à se ressemer spontanément. Pour les variétés semi-rustiques, j’arrive à les conserver en les couvrant d’un gros paillage en automne. Elles sont aussi installées dans un massif en pente exposé plein sud, ce qui limite l’impact du froid. Ces touffes d’agapanthes africanus (umbellatus) prospèrent ici dans le jardin méditerranéen, on il fait bien chaud dès que le soleil se montre. Même en hiver, le microclimat créé ici joue bien son rôle en atténuant considérablement le froid.

Une fois bien installées, les agapanthes demandent peu de soin. Ce sont des plantes assez faciles je trouve, une fois qu’on a bien compris leurs besoins et qu’on les a plantées au bon endroit. Elles se divisent aussi très facilement, un coup de bêche et le tour est joué. 

Cultivées au Jardin d’épices depuis plusieurs années :

  • Agapanthe Headbourne hybrids : floraison bleu ciel, hauteur 50 à 70 cm, caduque, parfaitement rustique.
  • Agapanthe Glacier Stream : floraison blanche, hauteur, 1 bon mètre, caduque, parfaitement rustique.
  • Agapanthe umbellatus, à fleurs blanches et à fleurs bleues, 1 bon mètre, semi-rustique, sous paillage en hiver.

J’en ai testé plusieurs autres, qui ont fini par disparaître, donc pour l’instant, je reste sur ces 3 variétés. A noter, cependant, j’en ai deux autres pieds, qui m’ont été donnés et dont j’ignore le nom. Elles sont aussi bien rustiques mais avec paillage hivernal. Elles fleurissent en bleu foncé, sont plus grandes que les Headbourne Hybrids et ce sont elles qui se ressèment dans le jardin. Il est donc probable qu’il y a encore beaucoup à explorer sur ces plantes dans nos régions du nord de la Loire. 

Alors, faites des essais, testez, et accueillez ces magnifiques plantes dans votre jardin ! 

 

Laurent Lafaille
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Jardinier passionné ! Ancien maraîcher, animateur et formateur en agroécologie et permaculture depuis bientôt 15 ans, j’interviens de la crèche à la maison de retraite pour vous faire partager ma passion du végétal. Pour en savoir plus, allez dans la rubrique « à propos » sur la page d’accueil.

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