Cultiver l’épinard de Madère, c’est s’assurer des récoltes de délicieuses feuilles tout l’été. En effet, contrairement à l’épinard classique des jardins que vous connaissez, celui-ci ne craint pas les chaleurs estivales, bien au contraire. Mais qu’est-ce donc que cet épinard ? Il s’agit d’une plante grimpante, qui répond au nom de Anredera cordifolia ou encore Boussaingaultia cordifolia. Son nom courant est liane de Madère ou épinard de Madère. C’est une plante de la famille des basellaceae. Partons à sa découverte !
Une liane nourricière
L’épinard de Madère est originaire d’Amérique du Sud. Il s’est naturalisé dans de nombreuses régions au climat doux, au point d’en devenir parfois envahissant. Souvent donné pour ne pas être très rustique (mais jusqu’à -10°C quand même), nous le cultivons ici en Seine et Marne depuis une dizaine d’années, sans aucun problème. Avec un bon paillage, il passe l’hiver sans souci et revient fidèlement tous les printemps. C’est une liane très vigoureuse, qui grimpe dès qu’elle a un support, mais elle part aussi à l’horizontal, comme un couvre sol. Cependant, elle n’est pas envahissante dans notre région car le gel détruit sa partie aérienne tous les ans. Son caractère un peu “conquérant” n’est pas un problème au potager car ses feuilles sont comestibles. Il suffit donc de couper les tiges trop entreprenantes pour les amener en cuisine. Tout l’été, on peut ainsi bénéficier de délicieuses feuilles croquantes, parfaites pour les salades. On peut aussi les cuire, comme les épinards. A savoir quand même, les feuilles sont riches en mucilages, ce que certaines personnes n’aiment pas trop. Elles sont aussi riches en vitamines et en calcium.
Mais cela ne s’arrête pas là ! En effet, son tubercule est lui aussi comestible. On peut donc l’arracher à l’automne, en récolter une partie et replanter le reste pour la saison suivante. Si vous avez peur qu’il ne gèle, vous pouvez aussi conserver les tubercules dans du sable pour les replanter au printemps suivant. Le tubercule se consomme cuit, à la manière des pommes de terre.
Une liane très ornementale
L’anredera peut aussi se cultiver comme une plante ornementale. Si dans les zones tropicales il peut monter à une dizaine de mètre de hauteur voire plus, il ne dépassera pas les 3 à 4 m en zone plus fraîches. Sa croissance fulgurante permet de couvrir rapidement un mur, un grillage… Il n’a pas de vrille pour s’accrocher, mais il s’entoure autour de son support. Si vous voulez cacher un mur disgracieux le temps d’un été, il faudra lui donner un treillage ou un support quelconque. Son feuillage est vraiment magnifique, d’un beau vert brillant. A cela s’ajoute une autre caractéristique intéressante, il fleurit ! En effet, en fin d’été, il se couvre de belles grappes de fleurs blanches au parfum d’amande. Un anredera en fleurs ne passe pas inaperçu.
Comment le cultiver
Il faut le planter à 10 bons centimètres de profondeur, dans une bonne terre bien travaillée et enrichie de compost. Le paillage à l’année lui est très profitable, en lui conservant de l’humidité en été et en le protégeant du froid en hiver. Une fois bien installé, il nécessite très peu d’arrosage. Il faut lui éviter cependant les terres trop sèches en été, on il ne donnera pas le meilleur de lui-même. Dans une terre qui reste fraîche, bien paillée, bien nourrie par des apports réguliers de compost, il poussera sans aucun souci et les étés chauds et caniculaires ne lui feront pas peur. Il apprécie le soleil, mais poussera très bien aussi en situation de mi-ombrage léger. S’il tiendra à l’ombre, il grimpera pour chercher le soleil, rendant les récoltes de feuilles plus compliquées. Ici nous le cultivons sur des tipis de bambous, en plein soleil.
Si les conditions lui conviennent bien, il peut même produire des tubercules sur ses tiges, à l’aisselle des feuilles. Cela permet de le reproduire facilement. Ces tubercules aériens ne sont pas comestibles, mais ils ont des vertus médicinales, pour les problèmes de foie notamment. Sinon, il produit plein de tubercules dans le sol, qu’il suffit de séparer pour produire de nouveaux plants (si vous ne les mangez pas).
Voilà un candidat de choix pour nos paysages comestibles. Une plante à la fois ornementale et comestible, qui acceptent tant les étés chauds que plus frais et même très humides, probablement une valeur sûre pour nos jardins de demain.
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