L’art du compostage

Le compostage, c’est l’art de recycler ses déchets organiques. Et il s’agit bien d’un art, car ce n’est pas si simple. Vous ne le savez peut-être pas, mais ce tas de compost au fond du jardin, où vous empilez négligemment vos déchets de cuisine, ce tas dont vous ne vous occupez guère pensant qu’il faut laisser faire dame Nature, ce tas mérite toute votre attention : c’est un trésor ! Que recèle-t-il ? La fertilité de votre sol, rien de moins ! Avouez que ça mérite quand même quelques soins et quelques explications.

Tous les déchets organiques, par nature se décomposent et restituent au sol les éléments dont ils sont constitués. Ces éléments vont réintégrer les différents cycles naturels (carbone, azote). Ainsi, ils vont participer à la croissance des végétaux et à l’établissement ou à la permanence des écosystèmes.

Comment  vos déchets se décomposent-ils ?

Grâce au petit peuple de la terre. Des millions de petites bêtes invisibles, des bactéries,  des insectes, des vers de terre, mais aussi des champignons… tout ce petit monde va faire de vos déchets, ce qu’il fait des feuilles qui tombent au sol dans une forêt : les transformer en humus.

Mais dans une forêt, les feuilles se répartissent sur le sol. Dans votre composteur,  vos déchets s’empilent . Ainsi, quand tout est bien réparti sur la terre, l’eau et l’oxygène pénètrent facilement cette litière forestière, permettant une parfaite décomposition. Les animaux de la forêt (sangliers) viennent à l’occasion brasser tout ça en fouissant le sol à la recherche de nourriture.

Dans votre tas de compost, quand tout s’empile en un vaste tas, l’oxygène et l’eau ne peuvent plus circuler. Alors, la décomposition s’arrête et c’est plutôt une fermentation anaérobie (sans oxygène) qui s’installe. Ce qui en émane alors n’est plus la douce odeur de l’humus forestier, mais celle de la poubelle : ça pue !

Déchets verts et déchets bruns

Pour un compostage réussi, vous devez apporter non seulement des déchets verts, mais aussi de déchets bruns.

  • Les déchets verts : déchets mous et humides, riches en azote. Ce sont tous les déchets de cuisine, fanes et épluchures. On y adjoint le marc de café, avec les filtres, les sachets de thé… Les tontes de gazon sont aussi des déchets verts, mais il faut en mettre en quantités modérées dans le composteur. Trop de déchets verts, et cela fermente, ça sent mauvais… Il faut penser à rajouter des déchets bruns.
  • Les déchets bruns : durs et secs, riches en carbone. Ce sont les feuilles mortes, les petites branches et brindilles. Bien sûr dans cette catégorie on trouve la paille, la sciure de bois, le carton brun, les rouleaux de papier toilettes ou de sopalin, les boîtes à œufs en carton, ou les boîtes de camembert en bois.

Pour illustrer tout ça :

 

Pour réussir votre compost, vous devez impérativement apporter ces deux types de déchets. Une bonne règle, quand on apporte l’un au composteur, on apporte l’autre en même temps. Ainsi, on est sûr de ne pas oublier. Et on mélange tout ça, à chaque apport, sur une dizaine de centimètres, afin de bien faire pénétrer l’oxygène. On vérifie aussi régulièrement que le compost n’est ni trop sec, ni trop humide. Pour que tout se décompose bien, si c’est trop sec, on arrose.  Si c’est trop humide, on rajoute des déchets bruns ou on aère en ouvrant le composteur.

Pensez-y ! Vous apportez de la matière (déchets verts ET déchets bruns), vous mélangez ! Et au bout de quelques mois (7 à 9 mois), vous obtenez un bon compost qui sera très utile pour fertiliser la terre de votre jardin. Peu à peu, vous allez vous faire la main et le compostage deviendra pour vous un jeu d’enfant.

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Jardinier passionné ! Ancien maraîcher, animateur et formateur en agroécologie et permaculture depuis bientôt 15 ans, j’interviens de la crèche à la maison de retraite pour vous faire partager ma passion du végétal. Pour en savoir plus, allez dans la rubrique « à propos » sur la page d’accueil.

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