Un jardin partagé : les jardins de Chaâlis

Voilà un nouveau jardin partagé qui vient de naître : les jardins de Chaâlis ! Ce nouveau jardin partagé s’installe tranquillement sur la commune de Pomponne. Il s’agit d’un projet porté par la mairie et l’équipe municipale. L’accompagnement de ce jardin a débuté en décembre. Un certain nombre de réunions préparatoires ont eu lieu avec les habitants et les élus, dont le maire de Pomponne, Mr Arnaud Brunet. Ces réunions ont permis de cadrer un peu le projet pour que les habitants sachent ce qu’est un jardin partagé, comment ça fonctionne et quelles en sont les implications. Nous y avons parlé de l’organisation à mettre en place, des techniques à employer. Il y a été question d’agroécologie et de permaculture.  Ces mots sont très à la mode, on en entend souvent parler. Pourtant, je me rends compte que très souvent, les gens ne savent pas faire la différence entre les deux, sans même bien savoir ni ce qu’est l’un ni ce qu’est l’autre. Mais dorénavant, les choses sont claires pour les apprentis jardiniers pomponnais !

Démarrage sur le terrain

Le 4 février dernier, une vingtaine de personnes très motivées étaient présentes pour passer à l’action ! C’était le grand jour, celui de la naissance du jardin sur le terrain. Un agriculteur avait préalablement retourné le terrain. Comme lors des réunions préparatoires, nous avions préparé le plan du jardin, la mise en route fut facile. Ainsi, avec mètres et cordeaux, allées, parcelles et planches de cultures sont apparues très rapidement. Après un petit travail du sol pour enlever les mottes herbeuses encore présentes, nous avons même pu commencer à planter des bulbilles d’oignons.

En fin de séance, nous avons pu collectivement remplir les premières feuilles de route de février et de mars. Désormais, les apprentis jardiniers peuvent commencer à s’approprier leur nouveau terrain de jeu.

L’accompagnement sur ce projet

L’accompagnement sur ce projet va permettre aux habitants de s’approprier le jardin tout en acquérant les connaissances techniques de base nécessaires à son suivi. Les réunions préparatoires ont permis de poser des bases solides. Ensuite, j’animerai des ateliers de suivi qui permettront de valider ou de corriger les pratiques.

Niveau sol, on part donc de zéro. Pour les jardins partagés, je ne pars pas d’emblée sur les techniques en zéro travail du sol.  Planches cartonnées, lasagna beds, tout ceci me semble prématuré. Bien que très intéressantes et très en vogue, ces techniques ont plusieurs inconvénients. D’abord, il faut pas mal de matières organiques dès le départ, ce que les jardins partagés naissant n’ont généralement pas. Ensuite, il y a l’aspect visuel. Il est très important pour des gens qui ne connaissent rien aux techniques de jardinage écologique. Avant de partir du jardinage sur sol vivant, sans labour ni bêchage, il me semble préférable de commencer de manière plus traditionnelle. Un jardin plein de cartons, de paillages divers, ne donnent pas une bonne image, et il peut être difficile de mobiliser les gens sur de tels projets. Je préfère donc repartir de zéro avec un labour et un retournement du sol de manière un peu classique. On part de l’imaginaire existant, de ce qui est connu, de l’image rassurante du jardin traditionnel, et peu à peu, on apporte les éléments qui vont enrichir et modifier cet imaginaire en  connectant les personnes à une autre vision du jardin.

Comprendre le vivant

C’est donc pendant les ateliers de suivi, qu’on va retravailler et reformater les choses, tranquillement. C’est en expliquant comment fonctionne le vivant, qu’on va pouvoir faire comprendre les interactions entre les plantes, le sol… Et puis il y a ce que les uns ont vu sur le net et qui ne correspond pas forcément à ce que d’autres on vu. Face à toutes ces connaissances diffuses glanées ici et là, il va falloir se frayer un chemin et remettre les choses à leur bonne place. Seule la connaissance du fonctionnement du vivant permet de donner du sens à des techniques, sinon, on applique bêtement, sans comprendre. Et si on ne comprend pas, quand les problèmes arrivent (et ils arrivent toujours), on ne sait pas comment y réagir. C’est là généralement qu’on se précipite en jardinerie, au rayon des biocides… Quand on a compris comment ça marche, les techniques écologiques deviennent une évidence.

Comme nous ne manquerons pas de compost nourricier, nous allons pouvoir utiliser différentes techniques. On cartonnera certaines parcelles, on fera des lasagna beds,  et on appliquera les techniques de la « French method », celle décrite par l’agronome Christian Carnavalet dans son livre « maraîchage sur petite surface » (cela fera l’objet d’un futur article).

Bref, un beau terrain de jeux qui, une fois maîtrisé par les apprentis jardiniers (qui seront alors des jardiniers tout court), pourra s’agrandir ! Comme vous le voyez sur la photo ci-contre, le jardin partagé n’occupe qu’une toute petite partie d’une grande prairie. Les jardins de Chaâlis ont un bel avenir devant eux…

 

Suivre Laurent:

Jardinier passionné ! Ancien maraîcher, animateur et formateur en agroécologie et permaculture depuis bientôt 15 ans, j’interviens de la crèche à la maison de retraite pour vous faire partager ma passion du végétal. Pour en savoir plus, allez dans la rubrique « à propos » sur la page d’accueil.

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