L’oiseau de paradis est une plante superbe et étonnante. Mais avant d’entrer dans le détail de sa culture, une précision s’impose. Il y a deux plantes qui portent le nom courant d’oiseau de paradis. La plante herbacée « Strelitzia reginae », et la plante ligneuse « Caesalpinia gilliesii ». La plus connue, c’est le strelitzia, souvent utilisé dans les bouquets exotiques. Mais si vous regardez bien la photo ci-contre, vous voyez que les fleurs qui y figurent ne lui ressemblent pas. Ce sont en effet les fleurs de l’autre oiseau de paradis, celui dont il va être question ici : la Caesalpinia gilliesii. On l’appelle aussi « le petit flamboyant ».
Une plante étonnante
Le caesalpinia est une plante étonnante. Pourquoi ? Parce qu’on ne s’attend à la voir pousser et passer les hivers du nord de la France sans problème. Ici, au Jardin d’épices, on la cultive depuis une bonne dizaine d’années. Elle a mis du temps à s’installer, et beaucoup de temps à fleurir, presque 6 ans (mais ça, c’est parce qu’elle a été déplantée une fois). En moyenne, ce caesalpinia fleurit au bout de 3 ans. Ici, depuis 4 ans, il fleurit sans problème tous les étés. Sa floraison est longue, de juin à septembre. Cette floraison aussi étonne : il est très rare de voir dans nos jardins du nord, des fleurs aussi exotiques, évocatrices des Tropiques.
Cultiver un caesalpinia
L’oiseau de paradis (ou le petit flamboyant si vous préférez) est un petit arbuste. Quand il a été planté ici il il a 10 ans, il mesurait 40 cm de haut. Il était dans un endroit où visiblement il ne se plaisait pas, car il y a stagné quelques années. Il était à mi-ombre, et ça, il n’aime vraiment pas. Puis, il a été déplanté et replanté en plein soleil, le long d’un mur plein sud. C’est là qu’il s’est mis à pousser de manière spectaculaire. Donc, première information importante : le caesalpinia a besoin de beaucoup de chaleur et de soleil. Une fois en place et bien installé, il résiste parfaitement à la sécheresse mais quelques arrosages l’été peuvent l’aider à maintenir une longue floraison.
Question rusticité : ici il a subit des hivers vraiment froids, avec des pointes à -12, une fois -14°C. Il faut préciser qu’il s’agissait de pointes ponctuelles et que le froid n’a pas duré. D’où l’intérêt de lui choisir une situation bien protégée et bien chaude. Le mur plein sud en hiver, il adore ! Dans la littérature, on trouve tout. Certains le classent dans les plantes semi-rustiques, à réserver aux climats doux ; d’autres lui attribuent une résistance à -8, et d’autres encore à -12°C. L’expérience que nous en avons ici le classe plutôt dans le haut du tableau : au moins -12°C. Seconde information importante, c’est donc une plante clairement acclimatable dans de nombreuses régions, y compris du nord du pays. Pour rappel, nous somme ici dans le sud est de la Seine et Marne, limitrophe Bourgogne et Grand Est.
Concernant le sol, il est profond et riche, amendé en compost tous les ans.
Les soins
Comme il pousse vite et que ces tiges peuvent être assez graciles, je le taille sévèrement en fin d’hiver. En effet, je rabats les tiges les plus longues d’un bon tiers. Cela aide à le maintenir en forme. Mais forcément, même en rabattant d’un tiers, comme il fait des pousses de 40 à 50 cm par an, il grandit le bougre ! Aujourd’hui, il est à 2,50m de haut. En été, comme indiqué plus haut, il m’arrive de l’arroser, mais vraiment pas plus que ça. En vieillissant, il semblerait qu’il aille chercher l’eau en profondeur, la terre ici est bien profonde.
Pour l’hiver : aucun soin ! Je ne l’ai jamais protégé, ni mis le moindre voile d’hivernage ou des choses de ce genre. C’est la règle dans ce jardin. Ok pour des paillages au sol, mais pas de structures compliquées, de voiles ou autres trucs. Le minimum de soins, que ce soit pour l’arrosage ou les protections hivernales !
A noter aussi, cette belle exotique attire de très nombreux insectes quand elle est en fleurs.
Pour conclure
Voilà donc une plante très intéressante pour nos jardins dans le cadre du changement climatique. Bien résistante au froid, elle adore les étés chauds et une fois installée, elle ne demande pas plus d’arrosage que ça, voire pas du tout ! Surtout si votre terre est profonde et que vous paillez copieusement le sol. Et il semble en plus que de nombreux insectes pollinisateurs l’apprécient. Alors, vous avez un endroit très exposé dans votre jardin où de nombreuses plantes grillent en été ? Le Caesalpinia gilliesii est fait pour vous ! Si on ne le trouve pas souvent en jardinerie, on le trouve sans aucun problème chez les spécialistes sur internet.
Petit flamboyant ou oiseau de paradis, cette plante est une merveille pour nos jardins !
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