Cultiver la citronnelle est simplissime. Nous parlons ici de la vraie citronnelle, celle qu’on utilise dans la cuisine asiatique. Deux autres plantes sont couramment appelées « citronnelle », la mélisse (Melissa officinalis) et la verveine citronnelle (Lippia citriodora). Celle dont nous allons parler aujourd’hui a pour nom Cymbopogon citratus. On peut aussi la trouver sous son nom anglais, « Lemon grass ». Cette plante ressemble à une grande herbe, ce qui est normal puisqu’elle appartient à la grande famille des graminées. Vous avez envie de cultiver votre propre citronnelle, pour mijoter vos petits plats exotiques ? Sachez qu’elle a aussi de nombreuses vertus médicinales. Alors, voici comment la cultiver.
Au départ
Vous pouvez vous procurer un plant de citronnelle en jardinerie. Elle y est très couramment proposée avec les autres plantes aromatiques. Mais vous pouvez aussi la démarrer à partir de tiges fraîches achetées au rayons des produits exotiques de votre supermarché. Là aussi, on la trouve assez facilement. Choisissez des tiges les plus fraîches possible. Si elles ont commencé à sécher, ça ne va pas marcher. Il vous suffira ensuite de les mettre dans un verre d’eau pour les bouturer. Au bout de 2 à 3 semaines (oui, ça peut être assez long, il faut être patient), vous verrez des racines apparaître.
Une fois celles-ci bien développées, il n’y aura plus qu’à mettre en pots. Bon, pour démarrer, vous voyez, c’est simple !
L’an passé suite à des travaux, nous sommes restés un mois sans chauffage. J’ai perdu ma grosse potée qui avait plusieurs années. J’ai racheté des tiges en magasin au printemps dernier (en avril). La citronnelle que vous voyez sur les photos de cet article est issue de ces boutures. Elle a donc quelques mois.
Comme vous le voyez, ça pousse vite !
Bien la cultiver
Une fois les boutures bien enracinées, on les met en pot. A partir du mois de mai, tous les ans, je transplante en pleine terre, dans un coin du potager. En effet, la citronnelle n’est pas rustique, le gel, même léger peut lui être fatal. Elle rejoint le jardin une fois tout risque de gelées écarté. Vous pouvez tout aussi bien la garder en pot si vous le souhaitez. Dans tous les cas, il faudra bien veiller à l’arrosage. Elle reste une plante tropicale qui aime beaucoup l’humidité. C’est aussi pour cette raison que je la mets en pleine terre car elle bénéficie ainsi de l’épais paillage du potager. Elle y pousse beaucoup plus vite avec moins d’arrosage. En pot, il faut vraiment beaucoup arroser, car c’est vraiment une soiffarde. Sans eau, elle végète et se dessèche.
Ses besoins
Exposition :
Ici, au Jardin d’épices, c’était franc soleil jusqu’en milieu d’après midi, et il ne vous a pas échappé que le soleil de cet été 2022 a été vigoureux.
Sol, substrat :
Terre riche, que ce soit en pot ou en terre. Dans le trou de plantation, je mélange la terre avec du compost bien mûr. J’en remets une bonne couche en surface, j’arrose abondamment, puis je paille. Ensuite, elle est arrosée avec le reste du potager pendant l’été, ni plus, ni moins. Je la cultive depuis des années, aussi avais-je eu l’occasion de constater qu’elle se développe très mal quand le sol est trop compact, trop argileux. Une terre bien souple et bien enrichie lui convient bien davantage.
Hivernage :
Quand les températures nocturnes commencent à bien descendre, je la déterre pour la rempoter. Je rentre le pot dans la véranda non chauffée. Une fois l’hiver installé, je la rentre à la maison, au chaud et la garde comme une plante d’intérieur, près d’une fenêtre bien lumineuse. Et au printemps prochain, on remet ça, en pleine terre à partir du mois de mai. J’ai pu lire qu’on peut la conserver en pleine terre en la paillant abondamment. Ici, j’ai testé, ça n’a jamais marché.
Récolte et usages
On la récolte dès qu’on a suffisamment de tiges. On n’en récolte pas trop à la fois, pour ne pas la dégarnir. En tout cas, je n’ai jamais récolté toutes les tiges en même temps, comme on peut le faire avec la rhubarbe. Qui sait, peut-être se remettrait-elle tout aussi bien ? Mais à moins d’être un gros consommateur, quelques tiges suffisent à notre consommation dans l’année. Les tiges sont surtout utilisées dans la cuisine, où pour faire de l’huile essentielle, si réputée contre les moustiques. En cuisine, c’est le cœur de la tige qu’on va utiliser, une fois la gaine de feuilles coupantes qui l’entoure enlevée. Oui, attention aux feuilles, comme beaucoup de graminées, on peut se couper facilement, le rebord des feuilles coupe comme du verre.
Personnellement, nous utilisons les feuilles fraîches, qu’on peut couper en fonction des besoin, pour en faire des tisanes, ou en mettre à infuser avec le thé. Quand les feuilles deviennent trop grandes et qu’on risque de se couper en passant à côté, je coupe les tiges pour les faire sécher.
Usages médicinaux
La citronnelle est calmante, bactéricide, anti-inflammatoire. On peut l’utiliser en tisanes contre les désordres digestifs, les états fiévreux, la grippe, les problèmes articulaires, les rhumatismes. Pour une infusion, c’est 15g de feuilles fraîches pour un litre d’eau, à vous d’adapter en fonction de vos besoins. On laisse infuser 10 minutes. Après le repas, elle favorise la digestion, et l’endormissement si elle est prise après le dîner.
Voilà une plante pleine de ressources, pas trop difficile à cultiver, et correctement productive.
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