Cultiver le gingembre du Japon

Le gingembre du Japon est une épice bien rustique et facile à cultiver. Ce gingembre a pour nom scientifique Zingiber mioga. Plutôt que « gingembre du Japon », on l’appelle souvent « mioga », c’est plus court. Il est originaire d’Extrême Orient et on le trouve de la Chine au Japon en passant par la Corée. Il appartient à la grande famille des zingibéracées, grande pourvoyeuse d’épices et de plantes médicinales. 

Nous le cultivons ici, dans notre jardin du sud de la Seine et Marne depuis 17 ans maintenant. Pour nous, sa rusticité n’est plus à démontrer. Il a en effet résisté à de forts hivers, comme celui de 2012 pendant lequel nous avons enregistré une nuit à -17°C. Non persistant, son feuillage disparaît dans le courant du mois d’octobre, au plus tard, début novembre. Au printemps, en avril généralement, il resurgit de terre, vigoureusement. 

Il forme une jolie touffe de feuilles qui ne dépasse pas un mètre de hauteur. Ce qui fait son intérêt, ce sont surtout ses fleurs, très utilisées dans la cuisine japonaise ou coréenne. 

Voyons ça d’un peu plus près…

Comment le cultiver ?

Le gingembre du Japon forme de belles touffes de feuilles d’un joli vert, à l’aspect très exotique. Ses feuilles sont beaucoup plus larges que celles du gingembre officinale. C’est une plante qui n’aime pas les situations brûlantes, elle préfère les situations de sous-bois clairs, ou la mi-ombre. Ici, le mioga est au soleil le matin et il se retrouve à l’ombre aux heures les plus chaudes. Je l’ai tenté en plein soleil : il jaunit, pousse mal, ne fleurit presque pas et finit par se dessécher.

Le sol ne doit doit pas non plus être trop lourd. Dans un sol bien souple, bien drainé et bien amendé en compost (ça, il adore !), les touffes s’élargissent vite. En terme d’arrosage, il est moins exigeant que des poivrons, à condition d’avoir un épais paillage à ses pieds. On peut aussi le cultiver en pot. Il est alors plus exigeant mais il y pousse très bien, dès lors qu’il n’est pas en plein cagnard et qu’il est bien arrosé.

En octobre, le feuillage se dessèche et la plante entre en repos. Un bon paillage hivernal lui est très profitable. Sa rusticité est de l’ordre de -15°C mais certains pépiniéristes disent qu’il est rustique jusqu’à -20°C. Espérons que nous n’aurons pas de telles températures pour devoir le vérifier !

Pour la plantation, on peut la faire au printemps ou en fin d’été. C’est toujours en fin d’été que j’ai divisé mes touffes, ça n’a jamais posé de problème. Normal : c’est une plante rustique ! 

Récolter et utiliser

En août, il fleurit, et c’est là tout son intérêt. Les gros bourgeons floraux se trouvent au niveau du sol et sont assez discrets. Attention donc à l’endroit où vous le planter pour que la récolte soit facile. Des gros bourgeons, émergent des fleurs jaune pale. Les premiers bourgeons floraux apparaissent en juillet, et la plante en produit jusqu’en septembre. On les récolte en les coupant à la base, au fur et à mesure des besoins.

On les utilise dans la cuisine, crus ou cuits. Cuits, attention, il faut les utiliser en fin de cuisson, sinon, ils perdent leur goût. Ce goût, c’est celui du gingembre, mais moins piquant et plus fruité. Crus, on peut les utiliser dans les salades, en très fines lamelles. C’est surtout comme ça qu’on l’utilise ici, un peu comme du persil ou de la ciboulette. Et si on a une grosse production, ce qui arrive vite, on peut les conserver dans du vinaigre, format pickles. Les Japonais les consomme également en tempura. Pour ma part, je n’ai jamais tenté ces deux dernières façons de faire.

Quand les touffes deviennent très importantes, on peut les réduire en les déterrant et en utilisant les rhizomes. Leur goût et leurs usages sont identiques à ceux des bourgeons floraux.

Bienfaits du gingembre japonais

Le gingembre mioga est réputé bon pour le cerveau, qu’il dynamiserait, notamment grâce à sa richesse en  α-pinène qui favoriserait la concentration mais aussi la circulation sanguine. Les bourgeons floraux sont aussi de petites bombes de bienfaits,  riches en fibres, en vitamine C, en calcium, en potassium. 

Variétés 

Il existe une variété à feuilles panachées de blanc, « dancing Crane ». Elle est parfaite pour illuminer un coin ombragé. Elle n’a qu’un inconvénient, elle est beaucoup moins prolifique que la forme verte. Il existe une autre variété, à fleurs roses, aux feuilles bien vertes et donc bien vigoureuse et productive , « Crûg’s Zing ». 

Voilà donc plein de bonnes raisons d’adopter cette jolie plante dans votre jardin. Si ce n’est pour son côté esthétique et exotique, que ce soit alors pour ses intérêts culinaires ou gustatifs !

 

 

Suivre Laurent:

Jardinier passionné ! Ancien maraîcher, animateur et formateur en agroécologie et permaculture depuis bientôt 15 ans, j’interviens de la crèche à la maison de retraite pour vous faire partager ma passion du végétal. Pour en savoir plus, allez dans la rubrique « à propos » sur la page d’accueil.

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